Itinéraire d’un blasé de la politique.

En octobre 1999, j’arrive à Paris pour faire mes études d’architecture. Dès le mois de décembre, je soutiens les grèves étudiantes des écoles d’architecture, traîne mes guêtres à La Villette et me fais repérer par le directeur de mon école d’architecture, à Belleville qui me demande de monter une liste étudiante pour le Conseil d’administration, auquel je suis élu. Parallèlement, un ami me fait rentrer au Mouvement des Jeunes Socialiste (MJS) dans lequel, je prends rapidement des responsabilités. Je suis aussi élu étudiant au ministère de la Culture et président du BDE de mon école. Tout ça en moins de deux ans. Je suis un vrai militant prêt à se lever tôt et se coucher tard pour tracter, organiser des réunions, convaincre…

Lire la suite

Publicité

Valls au Vatican: trois trahisons valent bien une messe.

En 1918, invité à assister au Te Deum de l’armistice par l’archevêque de Paris, Clemenceau refusa et somma le président de la République, Poincaré, et le président de la Chambre, Deschanel de ne pas y assister. Au premier il fit valoir : « Vous êtes le président de tous les Français et non des seuls catholiques.« . Presque cent ans plus tard, le nouveau premier ministre, qui se dit admirateur du Tigre et défenseur farouche de la République, a décidé de se rendre au Vatican pour la canonisation de Jean Paul II le 27 avril prochain. Une trahison des principes républicains et laïques étrange pour celui qui veut rassembler et apaiser les Français.

Lire la suite

Leonarda : la gauche et la double pensée.

Comment ne pas marcher sur des œufs quand nous parlons politique migratoire et reconduite à la frontière ? A gauche, la question est particulièrement sensible et fait souvent perdre la raison à nombres de responsables et militants politiques. Débattre sereinement s’avère impossible comme si la simple évocation de ce thème faisait le lit du Front national. Alors quand il s’agit d’une jeune kosovare de 15 ans prénommée Leonarda, brillante scolairement qui est expulsée dans son pays d’origine, plus rien ne semble rester dans le domaine du sensé : de l’évocation de rafle (les heures les plus sombres…) au fascisme de Valls, rien ne nous est épargné. Si les conditions de cette expulsion sont bien évidemment critiquables et que toute la lumière doit être faite sur cette situation, il est intéressant de l’analyser par le prisme orwello-michéiste de la double pensée.

Lire la suite

Ils sont la gauche? Pitié, non.

Ils sont blogueurs et twittos influents avec leurs milliers de followers. Ils donnent les bons et les mauvais points au gouvernement. Ils nous disent ce qu’est la gauche (la vraie évidemment), ce que la gauche (la vraie toujours) doit penser, ceux qui sont les gentils mais surtout ceux qui sont les méchants. Par exemple pour eux: Manuel Valls, Caroline Fourest ou encore Stéphane Rozès sont au mieux des sociaux-traîtres au pire des agents racistes des néo-conservateurs américains. Nous pourrions nous en foutre, me direz-vous? Oui mais l’heure n’est plus à la rigolade, cela en est même inquiétant.  Au détour d’un petit lien, d’un petit retweet, ils ont trouvé un nouvel ennemi: celui qui pourra enfin faire le lien entre les méchants de gauche, les méchants du centre et les méchants de droite. Ce terrible secret à la base d’un complot (sûrement judéo-maçonnique) permettant l’assise de la domination de la race blanche anti-musulmane a enfin un nom: LA LAÏCITÉ.  Lire la suite

Toulouse ou to lose: du social et du sociétal.

Après Laurent Bouvet mettant en garde le gouvernement sur le risque Zapateriste, après Françoise Fressoz du Monde reprenant par deux fois cette thématique, après Martine Aubry ce week-end à Toulouse ordonnant les priorités «l’emploi, le pouvoir d’achat, le droit à a la santé, à l’éducation, au logement», c’est au tour de Chevènement ce matin sur Radio Classique de réaffirmer que : «La priorité est aux questions économiques et sociales. Les questions sociétales peuvent attendre». Au lendemain du congrès du PS, seuls les mots du Che ont trouvé écho (bah oui quand c’est Martine, c’est pas pareil). « Les mêmes arguments que les révolutionnaires pour dire que les droits des femmes pouvaient bien attendre la libération du prolétariat » ou encore « […] « social vs sociétal »  […] merci de ce débat manichéen  […] qui permettra de poser […] les bases du débat sur la question de l’égalité. » Lire la suite