Après un long travail d’enquête, je publiais en mars dernier un billet durement intitulé » Faut-il pendre Odile Decq ? « Ce papier parlait notamment de l’école d’architecture Confluence qu’elle souhaitait créer à Lyon. Après m’être entretenu avec les services instructeurs de la ville de Lyon, avec certains responsables de la société du Grand Lyon, avec la SPL (aménageur de La Confluence) et avec la sous-direction de l’enseignement d’architecture au ministère de la Culture, je pensais aux dires de mes interlocuteurs que cette école n’était qu’une ébauche et qu’Odile Decq ne faisait cela que pour faire parler d’elle. L’ensemble des événements intervenus par la suite laisse à penser que beaucoup n’ont pas dit toute la vérité.
Syndicat de l’architecture
Faut-il pendre Odile Decq ?
Reconnaissons-le, Odile Decq, c’est l’architecte dont tu te souviens plus du look que de l’architecture. En même temps, j’ai envie de dire que c’est bien fait pour elle. En 1986, dans un portrait diffusé sur France 3 Régions, elle déclarait le plus sérieusement du monde : « Le problème n’est pas seulement de savoir travailler et d’être un bon architecte, faut aussi le faire savoir. Donc, c’est à la fois, la présentation de ses projets, le look de ses projets mais c’est aussi son look personnel. En tant qu’architecte, je suis un créateur, bah je le suis aussi sur moi. Je ne m’imagine pas en costume trois-pièces rayé alors que je suis un architecte. » A l’instar des starchitectes épinglés dans la collection Faut-il pendre, la carrière d’Odile Decq repose sur la communication, mais à la différence des trois autres (Jean Nouvel, Edouard François, Rudy Ricciotti) c’est sur son image personnelle et sa qualité de femme-architecte que tout repose. Il suffit de regarder la recherche « Odile Decq » dans Google Image (ci-dessous) pour le comprendre.
L’UNSFA ou le syndicalisme petit bourgeois.
Il y’a un semaine mon billet « On achève les architectes… » faisait le buzz avec de plus de 3500 vues, 350 partages facebook et plus de 70 partages twitter. Des membres de l’Ordre National des Architectes et des ordres régionaux, des membres de cabinet ministériel, des élus (régionaux, municipaux) et beaucoup de confrères me félicitaient pour la justesse du billet – qui avait modestement eu le mérite d’ouvrir un débat. Tapant sur l’Ordre et les syndicats patronaux (UNSFA et Syndicat de l’Architecture), certains m’ont aussi reproché mon texte prétextant ma non-appartenance à l’une ou l’autre de ses instances professionnelles – voir les commentaires de l’article en question. Je ne pensais pas revenir sur le sujet mais un mail reçu de l’UNSFA allait réveiller mon féroce appétit. L’objet de ce mail: « 13.4-Challenge des archis à l’Alpes d’Huez »
On achève bien les architectes…
Dans mon précédent article traitant de l’architecture, Equerre d’argent, vin rouge et mondanité, je vous faisais part du pessimisme des architectes rencontrés lors de la cérémonie du Moniteur. Je vous promettais de revenir sur les honoraires des architectes, le dumping de ceux-ci dû à la crise en cours et à ses conséquences sur l’architecture, les architectes et les salariés d’agence. Cette question est bien plus que de la simple revendication corporatiste car elle touche à la Cité. Par exemple, sachez que la plupart des banlieues tant décriées ont été réalisées par des contrats dits METP (voir ici) dans lesquels les architectes n’avaient que trop peu de place: la rentabilité et la rapidité de construction prévalant sur la qualité. Le résultat, nous le connaissons tous. Aujourd’hui, il y’a urgence afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs et tout le monde ferme les yeux. Lire la suite