Les résultats du premier tour sont tombés dimanche soir. Ils ne sont pas bons pour la gauche dans son ensemble. Jamais le bloc de gauche n’avait été en dessous des 40 % d’électeurs à ces élections. Contrairement, à ce que le premier ministre et le Parti socialiste, ces élections cantonales sont catastrophiques et le second tour de dimanche pourrait faire perdre à la gauche une quarantaine de départements. Pire, le Front national pourrait être en mesure de diriger un ou deux départements et d’avoir plusieurs centaines de conseillers généraux. Une suite logique après les deux députés de juin 2012, la dizaine de maire de mars 2014, les 24 députés européens de juin et les deux sénateurs de septembre dernier. Comment en est-on arrivé là et surtout comment en sortir ? Éléments de réponse.
Front National
Paris reste le dernier espoir contre les heures les plus sombres…
Les résultats des Européennes sont tombées, les analyses pleuvent, les plus grands experts parlent et nous disent la marche à suivre (merci BHL ♥). Cependant, la France est sur le point de revivre les heures plus sombres de son histoire. Le Front national est en tête dans 24401 communes, 71 départements et 5 grandes régions. C’est dire la gravité de la situation. L’étude géographique du vote montre facilement que les grandes villes culturelles (cela exclut de fait Marseille) résistent bien contre la bête immonde. Les villes moyennes et les banlieues sont gangrenées. Pourquoi ? En ville, les électeurs diplômés sont intelligents et comprennent les enjeux du scrutin. A la campagne ou en banlieue, il ne reste, malheureusement, plus que la misère intellectuelle et humaine. Comment y remédier ?
Citation du dimanche – 67
Marine Le Pen (1968-vivante) est une femme politique française.
Citation du dimanche – 64
Laurent Bouvet (1968-vivant) est professeur de science politique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Ne jouons pas au football avec le Front national !
En 1983, lorsque Yannick Noah gagnait, il était français ; lorsqu’il perdait il était camerounais. Trente ans plus tard, lorsque les joueurs de football de l’équipe de France perdent, pour l’extrême-droite, c’est parce que la majorité d’entre eux est d’origine étrangère et donc non patriotes ; à gauche, lorsqu’ils gagnent, ils sont renvoyés à leurs supposées origines. En témoigne le billet de blog de Jean-Christophe Cambadelis publié quelques minutes après la victoire des bleus hier soir : « La France sauvée par Mamadou et Karim ! Regardez les tous les racistes, xénophobes de tous poils exulter ! La France au Brésil, c’est l’exploit ! Enfin ils ont mouillé, honoré notre maillot tricolore. Ce qui était réputé impossible a été réalisé par Mamadou et Karim. Dans le climat actuel c’est pour le moins amusant ! « . Une analyse ethno-footballistique plus que douteuse qui fait le jeu des identitaires et de l’extrême-droite.