Le rapport de l’IGF sur les professions réglementées : les architectes sauvés ?


Après une série d’articles ici ou ,  le fameux rapport de l’inspection générale des finances (IGF) sur les professions réglementées (ou plutôt le rapport sur les capteurs de revenus des français) a fuité. Il est disponible en téléchargement ici rapport IGF. Les architectes ne se sentant pas particulièrement privilégiés avaient réagi avant la sortie du rapport de peur d’être touchés par une nouvelle déréglementation de leur profession. Dans une tribune publiée sur le site de l’Ordre, le vice-président François Rouanet revenait sur quelques données objectives : le recours non obligatoire à l’architecte pour les maisons individuelles de moins de 170 m², les honoraires d’architectes librement négociés depuis 1986, la moitié des architectes présente ainsi des revenus annuels inférieurs à 25 000 euros… Mais alors que dit ce rapport ?

Sur le revenu moyen des architectes, le rapport confirme ce que dit l’Ordre (tableau 1) : le revenu mensuel net médian déclaré est compris entre 2000 et 3000 €. Si l’on prend le graphique 4, on peut s’apercevoir qu’à niveau de qualification égale (6 ans d’études), les architectes sont les moins bien payés. En comparaison, un pharmacien, un chirurgien-dentiste ou un huissier de justice gagnera entre 2 et 4 fois plus qu’un architecte.

D’autres données nous renseignent sur la perception des usages vis-à-vis de notre métier. Ainsi, les résultats d’un sondage (tableau 4), ayant demandé à des usagers de déterminer la rémunération mensuelle nette estimée et la rémunération mensuelle considérée comme juste, montrent que les architectes sont quasiment les seuls professionnels à avoir un salaire mensuel net inférieur (2702€) à ce que l’usager trouverait juste (2903€), bien loin de ce que cet usager avait déterminé comme salaire supposé (4211€). Édifiant. C’est ainsi que dans le tableau 6, on constate que 95% des usagers sondés trouvent que les tarifs et les prestations pratiqués sont chers et que seulement 29% d’entre eux ont eu recours à un architecte.

Le rapport ne dit rien sur le monopole des architectes. Et pour cause, il n’existe pas. Rien non plus, sur les tarifs des architectes. Un petit paragraphe (tableau 17) sur l’ouverture possible du capital des sociétés d’exercice libéral à toute personne physique ou morale montre que les sociétés d’architecture sont celles qui permettent le plus cette ouverture (jusqu’à 50%). Ainsi, le tableau 21 intitulé : résumé des options de modernisation envisageables ne comprend aucune entrée spécifique aux architectes.

Sur la déontologie des architectes, le rapport rappelle l’étendue des pouvoirs de sanction de l’ordre : avertissement, blâme, suspension, radiation…

Pour conclure, le rapport préconise dans le tableau de synthèse résumé des options de modernisation de la réglementation identifiées profession par profession des pistes sensées améliorer le service rendu aux usagers, augmenter la concurrence…  Pour les architectes, je vous laisser regarder ces quelques phrases :

Sur le premier point, le « sans restriction » parait disproportionné. En effet, l’ouverture du capital des sociétés d’architecture ne peut se faire sans restriction, mais bel et bien dans le cadre déontologique de la profession d’architecte. À aucun moment, il n’est concevable déontologiquement et éthiquement qu’une société telle que Bouygues soit majoritaire dans une société d’architecture. Sur le second point, ce serait une avancée. Trop souvent les pouvoirs de l’ordre sont faibles pour prouver puis pour radier des architectes faisant des permis de construire de complaisance ou autres faits contraires à la profession. Renforcer les pouvoirs d’investigations serait une bonne chose, encore faudrait-il avoir les moyens de mettre cela en place.

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En conclusion, ce rapport ne touche que de loin – de très loin – les architectes. Nous ne sommes pas directement visés ici, il faut le redire. Néanmoins, l’exposé qui est fait par l’IGF démontre, une fois de plus, le formidable déficit d’image dont pâtissent les architectes : trop chers et donc trop payés… Même si le rapport démontre précisément le contraire, les usagers – et le grand public en général – ne le sait pas. C’est ce sur quoi l’Ordre des architectes devrait travailler en priorité. Où sont les open-data de la profession? Où sont les infographies? Pourquoi l’Ordre ne fait-il pas davantage de publicité sur les sanctions qu’il prononce à l’égards des confrères indélicats ? Il montrerait ainsi qu’il se préoccupe des usagers. Bref, où est la transparence? C’est aussi – et surtout – cela l’enjeu de demain. D‘autres l’ont compris. À nous, architectes, maintenant d’y œuvrer.

21 réflexions sur “Le rapport de l’IGF sur les professions réglementées : les architectes sauvés ?

  1. Effectivement, il manque des graphiques et des études sur beaucoup de choses… (L’évolution de la profession, des réglementations, de la formation sur différents outils…) Ce qui m’a le plus choquer sur le rapport c’est bien les salaires. Mais si tu regarde bien aussi, ( et tu le soulignes souvent) lors des élections pour les bureaux de l’ordre, il n’y a pas grand monde.
    D’où l’envie d’un barème. Car ainsi il pourrai y avoir un peu d’embauche derrière. . Le rapport -Responsabilités/études/salaire est vraiment affligeant … Moi qui suis en bas de l’échelle. Nous sommes par rapport aux autres, ceux qui sommes le moins payes en début de carrière. (entre 1200-1400 net) alors qu’un ingé. commence à 1600-1700 net. ( Sans parler de statut salarial!!!)
    Je ne comprend pas aussi se manque de solidarité et de coopération entre nous, entre vous! (hors corporatisme!!!)

    • @Claude, je ne pense pas que le problème soit un manque de graphiques ou d’études. On reçoit ces informations tous les ans de différents organismes. Il faudrait surtout communiquer de manière claire auprès du grand-public. Et pas en disant « regardez comme on gagne peu », mais plutôt en mettant en avant que l’on est les plus efficaces dans le domaine de la rénovation énergétique et que l’on offre le meilleur rapport qualité-prix en construction neuve ou en rénovation/agrandissement.

      Pour ce qui est du manque de solidarité/coopération entre nous, je ne suis pas d’accord. Quand je me suis lancé j’ai trouvé beaucoup d’aide parmi mes confrères. Et encore aujourd’hui on s’entraide beaucoup. Dés que j’ai une question technique précise, j’ai toujours un confrère pour me répondre. Mais c’est sûr qu’à la base ça m’a demandé de faire l’effort d’aller vers mes confrères pour leur parler et faire leur connaissance.

    • J’ai également des amis qui pour le premier entretien d’embauche, ils se sont vus proposés des salaires de 1200 à 1400euros net….Bac+5 avec HMONP… n’y aurait-il pas un soucis???Ok, c’est il y avait un CDD à la clés (le luxe!)
      Et pour d’autres chanceux, il y a le statut de l’auto entrepreneur (ou intermittent du spectacle) et là Bingo, on te fait bosser des heures et des heures, sans te payer…
      Et pour qu’au final, on te jette, avec le sourire, sans pouvoir, être indemnisé, ni par notre confrère, ni par l’état… Normal non?
      Comment changer cette situation? qui fait du mal et aux jeunes architectes et à notre profession.
      Pourquoi personne ne se bouge??

  2. Il y a un autre aspect qui tend à nous appauvrir, je veux parler du fonctionnement des attributions de marché public. En cette période difficile pour le métier (et alors que Dexia est toujours sous l’eau notamment) nous sommes de plus en plus nombreux sur des appels d’offre qui se font très rares et aux budgets de plus en plus bas. Les types de procédures se sont aussi durci pour nous, quelques années auparavant on trouvait souvent des concours restreints avec prime, de nos jours il n’y a presque que des procédures ouvertes.

    Ce qui n’empêchent pas les maître d’ouvrage de demander plus de documents, de méthodologie, etc. et certains confrère font produisent même des esquisses sans que ce soit demandé. Lorsque l’on sait que nous sommes régulièrement entre 40 et 140 à répondre à chaque appel d’offre, imaginez un peu la quantité astronomique de travail, d’heures passées et de frais divers que nous dépensons…..pour rien ! C’est tout simplement monumental.

    Il existe bien sûr une réglementation pour ça, mais elle est largement inopérante. Les MOA n’ont pas le droit de demander certaines productions de documents en fonction de la procédure, et ils ne les demandent pas. Mais rien n’interdit à un concurrent de produire plus. Et comme nous sommes tous en train de crever la gueule ouverte et que la concurrence est féroce, nous le faisons.

    Et pendant ce temps là l’ordre se cure le nez ou organise des universités d’été pour nous permettre de nous masturber intellectuellement entre confrères.

    Sur ce je vous laisse, je vais me reconvertir en cordonnier pour doubler mon salaire.

  3. Le fait que le blog d’architecte le plus lu sur la toile, et qui aborde l’avenir de toute une profession dans un article ne reçoive que 3 commentaires permet de constater, de façon flagrante, l’indigence de notre capacité à protéger notre métier.
    Les architectes ne vont pas mourir, ils le sont déjà.

    • On ne défend pas une profession auprès d’un ministère en envoyant des commentaires sur un blog, un peu de sérieux s’il vous plait. Si le but est de défendre votre profession, alors adhérez à un syndicat.

      • Entre le Syndicat de l’Architecture ( ancien fer de lance de Nouvel Design ) avec son Roi à vie, l’UNSFA et ses princes-sponsorts de bio-commerces, faut croire encore aux lendemains qui chantent !!! Il y a un Code de déontologie, commençons donc par le respecter à la lettre et aussi sans crainte à le faire respecter ! A nos guillotines !

  4. La non-signature de complaisance !

    Dans les années 80, au siècle dernier, quand tu sortais de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, section architecture, Unité Pédagogique x ou d’un ailleurs bien plus civilisé, tu avais deux chemins distincts. A : Tu cherchais un ‘patron’ chez qui faire l’équivalent de ton HMNOPQR, bref pour y apprendre la ‘pratique’ avec un statut de dessinateur- projeteur-puis-compositeur échelon 1234 pour un salaire de misère compte tenu que t’étais là pour border les calques, poser du zip et gratter toutes tes nuits en charrettes mais pas une seconde pour réfléchir au projet ; le Maître avec ou sans nœud pap te glissait ses croquis de génie à mettre à l’échelle, aussi t’évitais sagement les critiques en rêvant au fur et à mesure de ton évolution à ta future inscription à l’Ordre et à ton port du titre d’ARCHITECTE et rejoindre ainsi les B.
    B. Tu avais quelques relations dans le milieu, quelques sous en poche ou déjà Le Corbusier te semblait un vieux sympa mais l’époque et ton destin t’attendaient avec assurance alors tu t’inscrivais illico à l’Ordre et aux concours d’architecture qui foisonnaient en créant une agence avec plus ou moins de copains d’école mais que c’était toi le seul auteur car ils exagéraient parfois quand même dans leur propre version des Albums de la Jeune Architecture.
    Il y avait déjà des ‘grandes agences’, dans celle où je ramais alors nous étions cinq ou six mais chez C de Portzampac ou Y Lion etc les perrons étaient déjà trop petits pour la photo du catalogue .Les vieux ‘mandarins’ continuaient leurs affaires, Mai 68 dans le rétro, posant un œil académique légèrement énervé sur ces autres nouveaux trublions.
    Il y avait aussi déjà les voies de garage, tu faisais Sciences-Peau option urbanisme, Ecole de Planteur de choux, option paysage, tu cochais la case salarié fonction publique au tableau et intégrais un CAUE par ci, une école par là, une DDE, DDA, un service technique d’une Ville, un Ministère bref tu rangeais tes crayons et adhérais au sens commun, option retraite à points.
    Mais revenons au A et ce aujourd’hui , objet de ma question sur la non-signature de complaisance.
    Ils me bassinent avec tous ces ‘architectes’ et leurs maigres ‘salaires’ en agence ( Il va de soit que seuls sont pris en ‘considération’ ceux inscrits à l’Ordre, pour les autres ceux seulement diplômés, la question ne saurait avoir de sens ). Donc à ceux là, cette question :
    Avez-vous bien fait valoir vos droits ? C’est à dire que sur chaque projet auquel vous participez votre nom joint à votre titre est-il clairement visible sur le cartouche, tous vos documents d’études bien reconnus vôtres, votre fonction et votre mission au sein de l’agence pouet pouet ou de la Société d’Architecture bien établie ou n’êtes vous qu’un gratteur jetable, nommé Chef de Projet de rayons ou autre appellation technolo mais jamais reconnu comme architecte au sein de ce conglomérat à publicité unique? Ainsi combien osent de peur de perdre leur ‘emploi’ en appeler à l’Ordre ? Combien également en B acceptent de finir sous-traitants des concours , des ‘perspectives’, des missions de faisabilité, d’impact etc sans contraindre leurs vagues associés commanditaires au respect de cette déontologie vis à vis de clients inconnus ?
    Et combien pour une maigre mission de salariat acceptent cependant de ‘concevoir’ ?
    Le mal de la profession est bien là, les ateliers x y z aux noms illustres sont remplis de piètres collaborateurs asservis et pourtant si fiers d’être là, espérant idiotement à leurs sorties glaner quelques reconnaissances illusoires à leur compromission.
    Mon Maître en fin de formation m’avait ainsi assermenté avant même mon inscription, ‘Il ne peut y avoir deux architectes en mon agence’. Dégages et bon vent ! Une leçon !
    Un chauffeur est souvent plus pédant que son Maître, un esclave parfois fier de son bourreau et quand je vois se pavaner en costume les clones de xyz j’en pense pas moins. A l’heure où l’Etat nous dresse un bilan salarial de notre profession , je souris. 2500 euros de salaire moyen, vaste blague ! 16 euros de bénef sur 100 engrangés ? Bêtise !.
    On mélange tout, le petit et le gros, le salarié et le libéral, la Société d’Architecture et l’autonome. Eh, les comptables vous avez oublié d’intégrer les avantages ( frais divers… ) du patron, du Pédégeu, du Directeur Artistique etc dans leurs revenus, les dividendes des actionnaires de la Société etc ?
    Bref, de l’Ordre il y en a certainement à mettre mais le premier devoir de tout architecte est de faire reconnaître son propre statut au sein de son équipe, y compris comme salarié. Alors commencez donc par vous faire respecter et saisissez le Conseil si obligatoire. Je l’ai fait x fois avec toujours une oreille tirée qui ne fut pas la mienne. C’est pas comme cela certes que l’on se préserve beaucoup d’amis mais on se débarrasse de beaucoup de morpions, malgré tout vachement tenaces car la Marie-Rose de l’Ordre est de courte durée. La liberté et l’honneur ont un prix, l’architecture ces devoirs. Renversez les nouveaux mandarins et cessez donc d’être les fossoyeurs de nos rêves .
    Des architectes il y en a et des excellents, des sacrés courageux, des qui on ça dans le sang, mais pas assez car un paquet de petits prétendants architectes chez machin leur savonne la planche à dessin et pourrit le présent et l’avenir de nos cités !
    Mais que l’Ordre fasse donc le ménage, agences après sociétés d’architecture, exige le respect de notre déontologie et radie si nécessaire tous ces marchands exploitant l’énergie créatrice de nos jeunes confrères !
    C’est ça !!!! Bouges plutôt , sa porte est quand même ouverte !
    Michel Dayot Architecte

  5. héhé j’aime bien le style Dayotesque…

    Qui dit paie et répartition des marchés (publics ou privés), dit nombre de concurrents. Je me rappelle qu’au moment ou la réforme HMONP était en train de passer on était tous mobilisés pour que ça ne passe pas, sans comprendre quoi que ce soit au pourquoi du comment…

    Aujourd’hui et vu la pression de la concurrence, je me dit que c’était pas con dans le principe : un diplôme en deux temps ça veut dire moins d’habilités à signer, donc potentiellement moins d’agences créées, donc moins de concurrents.

    J’ai pas trouvé les chiffres de créations d’entreprise, par contre pour le reste ça ne se passe pas comme ça : tous les diplômés ADE ne finissent effectivement pas HMONP (comme avant la réforme), mais pendant ce temps le nombre général de diplômé a beaucoup augmenté. Donc il y a toujours de plus en plus d’habilités en nombre absolu.

    On ne peut pas se comparer aux autres professions citées dans l’article sans évoquer ça, parce que de leur côté, s’ils ont autant de pognon c’est aussi parce qu’il sont moins nombreux proportionnellement au chiffre d’affaire général : ils contrôlent leur concurrence en contrôlant le nombre de diplômés.

    Pas nous….

  6. @Dayot : Vous mélangez le salaire des salariés et des architectes qui travaillent à leur compte (avec ou sans salarié). Évidemment le rapport de l’IGF ne parle que des salaires des architectes qui travaillent à leur compte.

    @Frelon : La concurrence entre architecte n’est pas le problème. J’ai bien compris que toute une tranche de nos confrères a décidé de se limiter à la commande publique, mais c’est leur choix personnel à eux de l’assumer. Du marché privé il y en a plein, quasiment à l’infini, il suffit de s’y attaquer.

    Et pour l’histoire de l’HMNOP qui aurait été inventé pour que l’on n’ait moins de concurrent… Ce sont les même architectes qui ont milités pour que la formation soit davantage professionnalisante et qui ont aussi milité pour que l’on augmente le nombre d’architectes en France parce que l’on est en retard sur les autres pays européens. Donc c’est une fausse polémique.

    • @Florian: Je ne me suis jamais préoccupé de quelque ‘salaire’ d’architecte (qui travaillerait donc à leur compte en société unipersonnelle selon vous ). Pour moi salaires et honoraires sont simplement incompatibles et font la grande, très grande différence avec les SCI des Poètes de nos chers promoteurs ou autre citée ci-dessus. Mes couilles sont sur ma table et avec tous mes biens propres en garantie ; cela me permet de penser autant l’instant présent qu’au long terme et non au grée des ‘affaires’. Etre architecte , c’est avant tout être, cela en entier et non fractionné, assuré, conventionné, protégé. Aux cons qui ont prétendu parfois me payer pour je ne sais quelle prestation de service due , je leur ai toujours répondu que la seule chose qu’ils pouvaient faire était de m’honorer et que donc désormais par ma dernière note ils en prendraient conscience. Pour l’estimation globale à 16% équivalent donc ‘salaire’ par rapport aux honoraires engrangés de leur rapport bidon, je continue à rigoler pour certains, à ne pas pleurer pour les autres !
      Soyez donc plus clair , relisez vous !

  7. J’ai fait l’effort de me taper le rapport….. Un tableau m’a frappé plus que tout autre, celui déterminant la part des sondés considérant que les tarifs et prestations sont chers. Au Top, number one, toutes catégories confondues, champions du monde de l’escroquerie et de vendeurs de pipeaux , nous, les architectes: 95 %. Une quasi unanimité, un vomis plébiscite, une sanction dictatoriale !!! Non seulement nos revenus sont estimés assez bas par rapport aux vautours divers à 4500 euros ( même si supérieurs de 50% à la réalité 2700 ) on passe pour de sacrés branleurs mondains. Je crois bien que les com de l’Ordre, des Caue, de notre Ministère de turlututelle etc laissent vraiment à désirer !!!!!!

  8. Dont 29 % des sondés ont déjà eu recours à un archi, je te laisse pas faire le calcul des satisfaits: même si les 5% ont trouvé les honos corrects, ça fait quand même 83 % (24/29) des clients qui ont eu l’impression de s’être bien fait mettre… On est pas plus forts que nos ‘instances ‘… Souriez, bordel !!!!!!!!!

  9. J’ose même pas imaginer que ce sondage aurait pu être établi sur un panel abscon et engendrer suite à son étude experte quelques réformes de même acabit !!!

  10. 3 réflexions me viennent à l’esprit :
    1- Tout le monde sait, en gros ce qu’est un ingénieur, peu savent ce qu’est un architecte : « une sorte d’artiste indépendant » image que vient accréditer une poignée de vedettes internationales prisées des médias et image véhiculée par le cinéma et les séries TV. Il serait pourtant simple de dire que l’architecte est un professionnel de la conception et de la réalisation de bâtiments pouvant exercer sous différentes formes reconnues par la loi de 1977 (un peu comme l’ingénieur dans le domaine industriel). L’Ordre à sa part de responsabilité en mettant toujours en avant l’exercice libéral pourtant minoritaire, c’est la grande illusion de l’étudiant en archi qui, après quelques stages, bien vite déchante s’il n’a pas le relationnel.

    2- Les millions de logements réalisés pendant les 30 glorieuses, et même au-delà l’ont été majoritairement par des professionnels non diplômés : architectes promus sous Vichy, maitres d’œuvre, agréés… (les derniers viennent justes de prendre leur retraite). Ca a donné les grands ensembles que nous essayons de réhabiliter ou que nous démolissons. Nous leur trouvons l’excuse du besoin quantitatif qui primait sur le qualitatif.

    La qualité architecturale a indiscutablement progressé ces dernières décennies et, pour avoir connu les deux époques, je peux témoigner qu’un architecte passe beaucoup plus de temps à concevoir un programme de 10 logements que ses anciens n’en passaient à concevoir un programme de 100 logements par assemblage de contrecalques sur les joints de dilatation. Voulons-nous revenir en arrière ?

    3- Enfin réflexion plus politique : l’IGF et le gouvernement veulent ils résoudre la crise en rognant sur les revenus des architectes, des médecins ou des taxis sans toucher aux grandes fortunes et aux revenus et privilèges exorbitants des vedettes du spectacle et du sport .. voire des politiques ?

  11. Bon je devais avoir un coup de soleil, j’avais pas bien lu donc récapitulatif avec tableau joint si L’abeille butine son mail.
    Au top des considérés trop chers on laisse donc la première place d’un poil aux avocats 96 %. ouf, en plus avec près de 50 % de clients expérimentés contre même pas 30 pour nous. Mais bonne estime quand même et gagnent moins qu’imaginé y compris par moi ; tu m’étonnes qu’ils se lancent en politique… Les sondables doivent avoir une dent cariée contre eux comme contre les prothésistes juste derrière nous à 94 %!
    Dans la catégorie des chers et surtout des Mal-aimés, mais je t’emmerde je gagne dix fois ce que t’imagines, les Administrateurs et Mandataires Judiciaires, 91 et 90 % font le buzz.
    Vont pas tarder à monter sur la charrette direction place publique en compagnie des greffiers de Tribunal de Commerce. Que les Notaires et les agents immobilier à 92 % fassent bien gaffe aussi, de trois fois à je vous le dirai pas même sous la table, ça sent le brulé !
    Pour les ratios de rentabilité, chapeau bas aux marteaux piqueuses à 55 pour sang, il n’y a que les activités des sièges sociaux à 197,5 et des sociétés de holding à 225,7 qui les surpassent et de loin, mais on savait déjà qui nous pompe sérieusement la santé.
    Sinon salaire moyen des salariés du privé : 1676 euros, des fonctionnaires 2459 euros (2013) et d’un député national ou européen dans les 12500 euros comme ça à titre d’exemple juste pour faire dans le populisme.
    Reste qu’on passe pour des snobs à 95 % , qu’on a toujours pas de quoi pavoiser avec notre ratio de 15,8 % en 2010, après le 20,6 % de 2009 que je me demande même aujourd’hui en 2014, si je peux mettre un chiffre après le zéro.
    Allez bonnes fins de vaçances !
    Michel Dayot architecte

  12. Il ne faut pas perdre de vue que les architectes travaillent pour la Gloire, l’Oeuvre!
    Personnellement, après 6 années d’étude et 70 heures / semaine que je compare à mon 1165€ net, je me dis : La Gloire, l’Oeuvre… Ca ne nourrit pas! Un SMIC chez Mc Do me libérerait 35 heures, histoire de visiter les Oeuvres Architecturales d’antan qui seront bientôt les seuls reliquats d’un métier disparu.

  13. L’argumentaire de la page 30 (ou 204 du pdf) est plus axé sur les professions médicales. Donner plus de pouvoir disciplinaire à l’ordre (inspection des structures, fermetures temporaires, exclusions d’associés) et aux archis inscrits (droit de retrait, procédure d’alerte) ne changera pas grand chose.
    Un maitre d’œuvre ayant monté une structure dans un pays européen le reconnaissant avoir une activité d’architecture pourra devenir associé majoritaire d’une agence d’archi française.
    L’inscription au tableau se fait sur des critères objectifs (diplôme, assurance, casier judiciaire vierge, assurance, pas condamnation précédente par la chambre de discipline etc…) mais pas sur des présupposés de manquement au code de déontologie.
    Et si on veut exclure après coup ce nouvel associé, quel argumentaire le rapporteur de la chambre de discipline des ordres régionaux pourrait-il bien trouver auprès des juges professionnels ?
    Manquement à un code qu’ils n’ont pas à respecter vu qu’ils ne sont pas inscrit personnellement ?

  14. La profession est très mal organisée : des barèmes d’honoraires variables, pas d’obligation pour le client de cautionner les honoraires contractés avec son maître d’œuvre, à l’inverse d’autres pays. Pas d’obligation de recours systématique à la profession et un lobbying des bureaux d’études techniques, qui a profité d’un désintérêt des architectes pour ces disciplines de constructeurs, sans parler des constructeurs de boîtes individuelles ….
    La libre concurrence en architecture conduit paradoxalement à la situation actuelle : l’appauvrissement des architectes. Il serait intéressant de produire les statistiques de l’Ordre concernât les diplômes en architecture qui ont totalement changé de métier pour vivre décemment ! Les professions médicales ne connaissent pas ce problème : essayez de quitter un cabinet médical sans payer !!!
    Où est le temps des Architectes du Roy ?

  15. Allez, arrêtez de faire la gueule ! C’est fini l’époque de la commande qui tombe du ciel. Les architectes ne travaillent plus pour le Roi, ni pour l’État, non plus pour les Communes puisque la commande publique disparait. Tout cela est normal, c’est le sens de l’Histoire (la disparition des rois, la décentralisation, bref la démocratie en fait). Mais alors pour qui les architectes vont-ils travailler ? Mais pour les gens, pardi !
    Ça va fonctionner sur le modèle libéral de l’offre et la demande, comme pour tout le reste. Et enfin, on va devoir se demander « à quoi sert-on ? quelle est notre valeur ajoutée ? et comment la vendre ? ». Bref, il va falloir se ré-inventer, prospecter, réfléchir, entreprendre… Comme tout le monde ?
    Pour le dire en bref : c’est la situation actuelle qui est anormale et non pas le contraire.

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