Dans mon précédent article traitant de l’architecture, Equerre d’argent, vin rouge et mondanité, je vous faisais part du pessimisme des architectes rencontrés lors de la cérémonie du Moniteur. Je vous promettais de revenir sur les honoraires des architectes, le dumping de ceux-ci dû à la crise en cours et à ses conséquences sur l’architecture, les architectes et les salariés d’agence. Cette question est bien plus que de la simple revendication corporatiste car elle touche à la Cité. Par exemple, sachez que la plupart des banlieues tant décriées ont été réalisées par des contrats dits METP (voir ici) dans lesquels les architectes n’avaient que trop peu de place: la rentabilité et la rapidité de construction prévalant sur la qualité. Le résultat, nous le connaissons tous. Aujourd’hui, il y’a urgence afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs et tout le monde ferme les yeux.
De l’utilité de l’Ordre et des syndicats (patronaux)
Je ne suis ni inscrit à l’Ordre, ni aux syndicats patronaux (Syndicat de l’Architecture et Unsfa) et je ne m’en porte pas plus mal car vu de l’extérieur, on est en droit de se questionner sur leur nécessité et leur but. La profession est au plus mal, les confrères crèvent la gueule ouverte un par un tandis que l’Ordre et les syndicats semblent au mieux regarder ailleurs, au pire, s’en foutre. La lecture des pages «Actualités» de leurs différents sites sont exempts de tout débat prospectif sur la principale préoccupation des architectes: La rémunération, ou plutôt le taux de rémunération des architectes. Comme si ce n’était pas un sujet, chaque année, nous recevons dans nos agences le Guide de la loi MOP (loi relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d’oeuvre privé), nous indiquant des taux «théoriques» en fonction des montants de travaux que nous devrions appliquer dans nos contrats. Chaque année, nous rigolons «jaune».
En effet, les pourcentages estimés sont dans le meilleurs des cas à diviser par deux. Lionel Carli, président de l’Ordre, dans une interview aux Echos le reconnaissait lui-même sans que cela ne l’émeuve : « Pour la plupart, les honoraires représentent entre 4 et 6 % du montant des travaux » quand les starchitectes eux continuent à être rémunérés à 15%. Le fossé se creuse donc entre les grosses agences et les petites : 59 % des architectes exercent seuls et 14 % emploient plus de 4 salariés. Si vous ajoutez à cela que la seule chose qui intéresse l’Ordre, c’est leur cotisation fixée à 700€ environ sachant que vous fassiez 50 000€ de chiffre d’affaire ou plus de 15 millions d’euros comme Valode et Pistre, c’est le même prix. Architecture partout, justice des cotisations nulle part. Quand on pense que les cotisations servent, dans certaines régions, à payer des calendriers sexistes (ici chez Meredith), cela fait froid dans le dos. A quoi servent donc ces cotisations qui représentent quand même presque 20 millions d’euros?
Donc, pour résumer, l’Ordre et les syndicats ne font rien contre le dumping des honoraires qui se met en place entre les agences (reconnaissons toute fois à l’Ordre sa réactivité quant aux appels offres illégaux). Qui se bouge, alors? Un groupuscule, DPA – Défense Profession Architecte qui milite pour la mise en place d’un barème, bien qu’impossible selon l’ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et de la concurrence. Qui se cache derrière DPA? Entre autres un architecte dont la fonction principale est depuis plus de 10 ans de monter des pétitions et squatter les AG d’étudiants en architecture. Ou encore un autre contre qui l’agence dans laquelle je travaille a perdu un marché parce que ce dernier avait proposé les honoraires les plus faibles… Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
La profession est donc mal représentée et mal défendue face à des élus et des maîtres d’ouvrages qui cherchent de plus en plus à exclure les architectes de la commande publique. Vous ne me croyez pas? Regardez plutôt la question du sénateur Maurey le 12 juillet dernier: Ici. Où est la cellule riposte cinglante de nos représentants? Où sont les lobbyistes censés nous défendre?
De la responsabilité des maîtres d’ouvrages et des élus.
L’ Ordre et les syndicats ne sont responsables pas de tout. Les élus et les maîtres d’ouvrages portent le lourd tribut de l’appauvrissement généralisé de l’architecture et des architectes. D’un côté, ils veulent du bling-bling tape-à-oeil où le plan passe après la forme mais, en plus, ils le veulent à un prix en deçà de toute décence acceptable. Comme je vous l’ai expliqué ci-dessus, les honoraires ont été divisés par deux en vingt ans alors que la complexité – due principalement aux nouvelles normes d’accessibilité aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite) ou encore aux normes environnementales (HQE, BBC, RT2012) – elle, s’est accrue. Ces normes (que les élus ont eux-mêmes mise en place) entraînent des coûts supplémentaires pour leurs collectivités. En période de crise, il fallait donc trouver des économies, mais où les trouver ? Si ce n’est le travail manuel (les travaux), ce sera donc le travail intellectuel (l’architecte), dessiner des plans est un acte tellement facile, simple et absolument sans conséquence. Chers élus (je n’écris pas élu-e-s, car j’ai une haute estime de l’universalisme républicain) qui me lisez, regardez ce joli petit dessin ci-dessous et regardez bien la réponse centrale, quand c’est non, c’est NON. Faire le choix d’un architecte parce qu’il est le moins cher reste le choix intellectuellement le plus faible parce qu’il présuppose que la prestation intellectuelle n’est qu’un coût financier et non une plus-value pour la Cité.
Nos élus et maîtres d’ouvrage ne savent peut être pas mais les architectes ne peuvent décemment vivre et travailler à des taux entre 5% et 7% alors même que, comme le rappelle le blogueur Archiscoop, jamais depuis la crise de 1992 (dernière grande crise du bâtiment), les architectes n’avaient ressenti un tel malaise. Ce n’est pas un sentiment mais l’indice de confiance Bati-étude qui prend le pouls de la profession qui le décrit. Jamais, non plus, le nombre de mise en chantier de logement n’a été aussi faible depuis 40 ans comme le rappelait le magazine Capital fin janvier dernier. Les élections municipales de 2014 suivies par les régionales et cantonales de 2015 commencent déjà à se resentir avec une réduction des appels d’offres repoussés sine die. Alors que faire en attendant deux ans: crever?
Des conséquences et des propositions
Les conséquences de ces baisses d’honoraires nous les connaissons:
1- La course aux petits chantiers: les agences ne répondant qu’à des concours supérieurs à 10 millions d’euros de travaux répondent maintenant à ceux de moins 10 M€ de travaux, ceux qui répondaient à moins 10 M€ de travaux répondent à ceux moins 5M€ de travaux et ainsi de suite jusqu’à ce que ceux, qui répondaient à des marchés de moins de 500 000€ de travaux, aujourd’hui soient, un par un, en train de fermer leur agence. La course aux petits chantiers entraînent la mort d’agence sans que l’Ordre et les syndicats ne s’en émeuvent.
2- La baisse des prestations: La qualité architecturale s’en ressentira rapidement et comme le remarquait justement un architecte cité dans l’article de l’Echo déjà mis en lien précédemment: « Il faudrait rapprocher le taux de sinistralité constaté par les assurances de la baisse des honoraires, je suis sûr qu’on trouverait un lien ». La conséquence de la conséquence, c’est la hausse future des assurances professionnelles (MAF…) et donc une nouvelle fois, la fermeture d’agences.
3- Les conditions des salariés d’agence: Lisez ce témoignage, ici et vous comprendrez beaucoup de choses. Aujourd’hui, le stage en agence en architecture est devenu la norme pour débuter dans le métier. Stage proche de l’esclavage moderne: heures supplémentaires non payées, nuits blanches, week-end travaillés… Tels sont les propos que m’ont rapporté un ancien stagiaire d’une grosse agence parisienne (A.S.). Les étudiants diplômé d’Etat souhaitant trouver une agence capable de les prendre pour leur HMONP (Habilitation à la Maîtrise d’Oeuvre en son Nom Propre) ne trouvent pas d’emplois comme je le préméditais déjà en 2004. La réforme de l’enseignement promis par la ministre de la Culutre Aurélie Filippetti soulèvera-t-elle ce problème?
Pourtant, il y’a des pistes à explorer d’urgence:
Nous savons désormais que le barème est impossible à mettre en place, le réclamer, c’est mentir aux signataires de la pétition citée plus haut et acter son impuissance en ne proposant rien de sérieux. Modestement, je propose:
1-La gratuité de la cotisation à l’Ordre des architectes les 3 premières années d’exercice et la mise en place d’une cotisation indexée sur le chiffre d’affaire de l’agence en société ou de l’architecte en libéral.
2-Un SMIC des honoraires: La reconnaissance de l’architecture comme faisant parti de l’exception culturelle française et à la manière du prix unique du livre, fixer un tarif minimum. La concurrence n’est pas faussée mais la mise d’un pourcentage minimum ou SMIC des honoraires pourraient empêcher le dumping en cours. Une négociation entre maître d’ouvrages (villes, régions, OPAC…) et l’Ordre des architectes en fixeraient le taux tous les 5 ans.
3- Une juste répartition des critères de choix: A ce jour, le critère du prix est fixé au minimum à 30% de la note de l’offre dans un marché public. Un équipe répondant à 5% contre deux à équipes répondant à 10% d’honoraires a toutes les chances de l’emporter quand bien même son projet ou sa notice serait nuls. Il faut fixer un taux maximal de l’ordre de 5% (voire 0%) pour que les offres soient jugées à 95% minimum sur la qualité de l’équipe présentée et non sur le prix.
Nous sommes désormais à la croisée des chemins: l’Ordre des architectes (avec l’aide des syndicats?) doit inscrire sa démarche dans la lutte sociale de la sauvegarde des architectes et la valeur ajoutée de l’architecture et non, à l’instar de l’Ordre anglais le RIBA, dans la lutte sociétale (débat sur les gays en architecture) sans quoi, les vrais inégalités, fruit du libéralisme financier, continueront de perdurer et un autre suicide d’un architecte pris aux abois arrivera. Créer un SMIC des honoraires et faire de la qualité le premier critère de sélection d’un projet architectural en voilà, là un beau combat. Ces deux propositions sont à parfaire, à étudier, à débattre avec vous architectes, maître d’ouvrages et élus, mais le temps est désormais compté sans quoi il ne restera plus dans quelques années que les starchitectes et leurs parpaings d’or.
Bonjour,
SFA « syndicat patronal » ?? je rigole…
T’es salarié pour être aussi aigri?
Où ai-je parlé de la Société Française des Architectes? Dans quel paragraphe? Où y’a-t-il de l’aigreur?
Je crois au contraire que beaucoup de confrères sont en accord avec mon billet, vu le nombre de petits mots que je reçois et le nombre de vues / diffusions / re-publication.
Mea maxima culpa. Je pensais à l’UNSFA…
Oui de l’aigreur…celle de l’archi salarié qui ne regarde que le côté show biz de la profession (ex. les parpaings d’or)…
Une preuve d’immaturité. Comme beaucoup d’archi parisiens d’ailleurs… 😉
Et puis « beaucoup de confrères »…combien de divisions?
N’attrape pas trop d’ampoules à te palucher sur AMC,
Bonne journée,
JPC
A part t’exciter tout seul? Tu fais quoi? T’écris? tu réfléchis? Tu construis? A mon avis, tu te paluches pas mal…
Mon immaturité n’a égal que ton incapacité à parler du fond de l’article, c’est à dire justement la défense de ceux qui ne sont pas l’AMC, ceux dont on ne parle pas et qui font bien leur boulot.
Beaucoup de confères, oui pour un lundi matin. Plus de 100 partages sur facebook, un dizaine de mail de félicitation dont le cabinet de Duflot, des élus du CRIDF… et plus de 550 vues en moins de 3 heures pour un petit blog, c’est déjà pas mal.
Je préfère faire un peu que de ne pas faire du tout.
Pour conclure, une nouvelle dois du Clemenceau: « Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. »
@ l’auteur de ce blog : tout d’abord félicitations pour votre blog.
Ensuite, ne vous attardez pas sur les propos agressifs. Internet permet la liberté d’expression quasi-absolue, il y a donc une foule de personnes dérangées, voir malades, qui se permettent d’agresser les journalistes. Vous pouvez jeter un coup d’oeil sur les commentaires des articles sur Le Monde. La teneur des discours y est d’une faiblesse d’esprit affligeante.
Face à ces « boulets » de la réflexion, il n’y a qu’une réaction possible : le mépris et la compassion.
Quoiqu’il en soit, continuez votre blog ! Vous mettez du baume au coeur des étudiants en architecture.
as tu vraiment lu cet article JP ?
Je ne sais pas ce qu’il faut faire, ce que je sais c’est qu’on a un magnifique métier et qu’il est très difficile voir parfois impossible de l’exercer comme il devrait l’être et surtout…. que notre métier n’est pas reconnu du tout et même dénigré.
Au moment de prêter serment, un beau discours de notre Ordre « l’Ordre n’a pas été créé pour défendre les architectes (tournez-vous vers les syndicats) mais l’Architecture »… je crois ne toujours pas me remettre de ce foutage de gueule intégral…
Bref, je ne sais pas ce qu’il faut faire, mais moi, je jette l’éponge. Je suis et reste architecte, mais je me retire du monde professionnel du bâtiment. Usée.
Je me réinvestirai pour mon métier, pour les autres, plus pour moi, lorsque j’aurai repris des forces. Pour le moment, je laisse tomber.
Et c’est pas l’Ordre qui en sera ému, c’est certain.
Bonjour, j’ai tapé » L’Ordre aide t-il les architectes? rencontrant une situation des plus difficile et incompréhensible …Je suis tombée sur le présent article et votre message qui
me touche.Impossible en effet d’exercer notre superbe métier comme il le se doit , j’espère
que vous retrouverez votre énergie et motivation.
SMIC architecture, recours obligatoire, loi MOP, …etc: j’ai longtemps milité (CROA, puis CNOA)pour des mesures de CONTRAINTE de ce genre… sans résultats suffisants, tu le constates justement aujourd’hui. Sans abandonner l’amélioration de ces moyens, la solution me parait sans doute en grande partie ailleurs: dans une meilleure OFFRE de la profession.
Il est quand même dommage que ton article soit truffé d’erreurs.
La première, la plus répandue, et sans doute la plus grave car elle est à l’origine de pratiquement tous les malentendus : « l’Ordre ne fait rien pour les architectes ! »
C’est vrai, tout simplement parce que l’Ordre n’a pas été crée pour défendre les architectes mais seulement les consommateurs (et accessoirement la création architecturale). Comme dans toute démocratie, et c’est inscrit dans notre Constitution, c’est aux Syndicats qu’est dévolue la défense des intérêts professionnels. L’Ordre n’est que la police de la profession, la meilleure preuve en est qu’il est sous tutelle de l’Etat, ce qui se traduit par exemple par la présence d’un représentant de l’Etat à toutes les réunions ordinales (en région et au nationale). A l’Ordre la tenue du tableau, la déontologie, et l’incitation à la formation continue (c’est dans les textes, et il n’y a que cela dans les textes sur l’Ordre), aux syndicats la défense de nos intérêts professionnels (c’est dans la Constitution française, et même dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme).
Sur le barème, la aussi tu énonces une très belle contrevérité : ils seraient interdits par l’Europe … dans ce cas, explique moi pourquoi ils existent en Allemagne, au Luxembourg, en Belgique et dans quelques autres pays européens… et même en France ! Oui en France, on a un barème qui est paru au Journal Officiel pour fixer les honoraires des ACMH (voici par exemple le dernier en date JORF n°0033 du 9 février 2011). Donc prétendre que l’Europe empêcherait la publication d’un barème en France est tout simplement faut. Ce qui est interdit au nom de la libre concurrence, dans tous les pays européens d’ailleurs, c’est la publication d’un barème … par les organisations professionnelles! Mais rien n’interdit à l’Etat, en l’occurrence le Ministre de la Culture, de publier un barème, ce qu’il fait pour les ACMH, et ce refuse de faire pour tous les autres architectes, à la différence de certains autres pays européens. Voilà pourquoi, il est illusoire, pour ne pas dire plus, de prétendre que l’Ordre ne fait rien pour la défense de la rémunération des architectes. outre que ce n’est pas son rôle, ni dans ses statuts, l’Ordre est sous tutelle de l’Etat, Etat qui lui, refuse de le faire.
Mais là ou cela devient grotesque, c’est que ce barème, réclamé à corps et à cris par tous, existe déjà dans les faits depuis de nombreuses années, sauf… qu’il n’est pas respecté par les principaux intéressés eux-mêmes, à savoir les architectes ! C’est le Guide de la Rémunération édité en son temps par la MIQCP, que tout architecte un tant soit peu impliqué dans la profession se doit (se devrait) de connaître … et d’appliquer !
Une dernière pour la route, qui si elle est moi grave, démontre malgré tout que tu devrais faire un peu plus attention à ce que tu écris : « Quand on pense que les cotisations servent, dans certaines régions, à payer des calendriers sexistes (ici chez Meredith), cela fait froid dans le dos. »
Il s’agit d’un calendrier syndical (Union des architectes d’Alsace) payer avec les seules cotisations des syndiqués, et en aucun cas celles de l’Ordre. De quel droit te permets-tu, toi qui ne l’est pas, de dire à un syndiqué ce qu’il peut/doit faire de sa cotisation syndicale ?
Sexiste ? Il se trouve que ce calendrier a été réalisé à l’initiative d’une femme, à savoir la présidente du Syndicat elle-même, avec l’accord et l’aval de l’ensemble de ses adhérents, dont une bonne quinzaine de femmes justement : et aucune ni a vu de sexisme !
J’ai cru comprendre que tu n’étais pas syndiqué, c’est dommage … mais c’est sans doute parce que tu milites au MLF 🙂
J’arrête là car il y aurait encore beaucoup à dire sur ton article …
Bonne soirée.
Monsieur Donzé,
Votre passif d’élus UNSFA à élus de l’Ordre est symptomatique du problème dans les régions où le mélange des genres empêche toute évolution puisque comme vous le rappelez à juste titre, les deux n’ont pas ni le même but ni la même mission. Vous remarquerez que je ne dis pas le contraire dans mon texte et que le titre du paragraphe était « De l’utilité de l’Ordre et des syndicats (patronaux) ». Je mets ainsi les deux dans le même panier puisque si l’Ordre doit défendre l’architecture, il ne peut que constater (et devrait s’alarmer) que la chute des honoraires provoquera irrémédiablement une baisse de la qualité ne serait-ce que par manque de temps ou de motivation.
De plus, je cite le but de l’ordre: « Une des principales missions de l’Ordre des architectes est d’organiser la concurrence entre les architectes sur des principes qui ne sont ni commerciaux, ni techniques, ni financiers, mais culturels et artistiques, et selon des principes républicains de liberté, d’égalité d’accès à la commande et aux emplois publics, de confraternité et d’émulation. » Si tel était le but réel de l’Ordre, cela réglerait le point deux de votre charge contre mon article. En effet, puisque je confirme que l’Europe interdit le barême ( http://europa.eu/rapid/press-release_IP-04-800_fr.htm?locale=FR ) supprimons alors totalement le critère financier des appels d’offres et ne jugeons que sur des critères culturels et artistiques. Aussi, me demande-je, vous avez été membre de l’UNSFA, qu’avez-vous donc fait pour la mise de ces barèmes? En m’expliquant que l’Etat ne veut pas et donc qu’on ne peut rien faire, vous ne faites que souligner votre impuissance que je ne fais qu’exprimer ici.
Pour le calendrier sexiste (oui, oui c’est sexiste mais chacun est libre de penser le contraire), je me suis trompé. Dont acte mais après lu le commentaire de Justine Knochel sur le blog cité dans l’article, j’avais mal interprété ses dires: « L’ensemble du Conseil, mais également l’ensemble de l’Ordre des Architectes d’Alsace a pourtant soutenu et porté le projet. » Mais la question finale, à quoi servent les 20 millions d’euros, reste valable. Que faites-vous de l’argent des cotisations à l’Ordre de Lorraine?
Vos questions, remontrances et affirmations ne répondent à aucune question de fond mais soulignent juste une petite erreurs factuelle (sur le calendrier: le point culminant de mon article, n’est-ce-pas) qui n’ont que d’importance au vu de l’importance sujet. Vous vous montrez suffisant quand vous devriez me soutenir. Changeons les compétences des Ordres, allons tous ensemble rue de Valois et défendons l’architecture et les architectes au lieu de tomber à bras raccourcis sur un texte dont beaucoup de nos confrères félicitent déjà la justesse. Mais peut-être, voulez-vous que rien ne change?
Sur le militantisme, je n’ai de leçons à recevoir de personne: J’ai passé plus de 6 ans de ma vie dans les syndicats étudiants à défendre l’enseignement de l’architecture et j’ai représenté les étudiants pendant 4 ans au ministère de la culture, j’ai co-écrit la réforme de l’enseignement et j’ai mené de front les manifestations de 2003 contre le relèvement des seuils d’appels d’offres et les PPP quand l’Ordre et les syndicats souhaitaient juste que nous soyons co-traitants et non sous-traitants. 10 ans après j’avais raison. J’ai participé à plus de 4 congrès de l’UNSFA et participé à la création de l’Union des étudiants et jeunes architectes du bassin méditerranéen avec le CNOA. J’ai vécu tout cela de l’intérieur et c’est bien pour cela que je ne souhaite pas pour l’instant y retourner.
Mon article est fait pour débattre. Vos propos n’apportent rien si ce n’est de la posture, rien que de la posture.
Sur ce, bonne soirée.
Il suffit de se rendre sur le site de l’Ordre des architectes belges (ongletCFG-OA, puis Groupe de travail, puis Missions et Honoraires et cliquer sur le lien en bas « Tableur de synthèse » pour arriver sur le lien vers un document qui s’appelle « Courbe d’honoraires », qui n’est d’autre qu’un … barème !
Tes infos datent un peu, et c’est bien là le problème.
« Votre passif d’élus UNSFA à élus de l’Ordre ». Et c’est toi qui m’accuses d’être suffisant …
Mon passif de syndiqué m’a simplement permis de connaître l’histoire de cette profession, notamment de savoir que sans l’UNSFA, la Loi sur l’Architecture ou la loi MOP n’existeraient tout simplement pas. Et d’agir pour la défense de l’intérêt de la profession depuis près de 20 ans.
Mon passif d’élu ordinal, m’a permis, dans ma région, de mettre en place des actions pour lutter contre le port illégal du titre, la signature de complaisance, et le dumping de certains confrères, entre autre chose.
Ah si, encore une petite chose, trois fois rien. Dans ma région, j’ai développé et fait diffusé –sans doute pas assez largement encore- un modèle de marché public pour les MAPA avec le critère de prix pondéré à ….0%. Le maître d’ouvrage ne demandant une proposition d’honoraires qu’a l’architecte qu’il estime le plus qualifié pour le projet.
Et comme j’avais encore un peu de temps, j’ai travaillé pendant près de 2 années complètes au sein d’une commission nationale pour que cette procédure soit reprise dans le Guide de la maîtrise d’œuvre sortie en décembre 2012 , Guide diffusé au niveau national et qui a reçu l’aval notamment de la MIQCP et du Ministère de la Culture (http://www.architectes.org/outils-et-documents/commande-publique/guide-de-la-commande-publique-de-maitrise-d-oeuvre/guide-de-la-commande-publique-d-architecture/?searchterm=guide%20de%20la%20maîtrise%20d'œuvre).
Je te cite : « Il faut fixer un taux maximal de l’ordre de 30% pour que les offres soient jugées à 70% minimum sur la qualité de l’équipe présentée et non sur le prix. »
Désolé de te le dire, mais 30% maximum pour le prix, c’est petit bras, et surtout inefficace, comme tu le reconnais toi même, car tant que le prix fait parti des critères de choix, il y aura des confrères pour jouer les kamikazes !
Et bien moi, j’ai réussi à ce que ce soit 0%, à ce que nous ne soyons plus jugé du tout sur le prix.
Sans doute vas-tu me dire : encore faudra-t-il que les maîtres d’ouvrages utilisent cette procédure. C’est vrai !
Comme à la commission mise en place par le CNOA et l’UNSFA, nous ne savions pas quoi faire de notre temps, et bien on est allé « vendre » cette procédure à l’AMF, l’Association des Maires de France (la plus grande association d’élus de France), qui devrait, si tout va bien, la promouvoir d’ici peu auprès de TOUS ses adhérents sur son site internet et avec des formations en régions.
Et toi, ces 2 ou 3 dernières années, pour lutter contre le dumping qui gangrène noter profession tu as fait quoi, et avec quels résultats concrets?
Une dernière chose, la cotisation ordinale n’a jamais été de 20M€, puisque cela fait près de 6 ans qu’elle est entre 13 et 13,5M€
« Je n’ai de leçons à recevoir de personne. Mon article est fait pour débattre ce que vos propos ne font pas. »
Tu n’as de leçon à recevoir de personne, mais tu ne te gènes pas, toi qui ne cotise ni à l’Ordre ni à un quelconque syndicat professionnel, pour faire la leçon à ceux qui non seulement cotisent à l’un, à l’autre quand ce n’est pas aux deux, et en plus donnent de leur temps bénévolement pour défendre les intérêts de tous les architectes.
Quelle légitimité as-tu pour critiquer l’utilisation des cotisations d’organisations ordinales ou syndicales auxquelles tu n’as jamais appartenues ?
Bonne journée, et bonne réflexion !
Un tableur comme réponse. Les maîtres d’ouvrages belges doivent autant rire que les nôtres quand il voit notre « Taux indicatif de référence » et puis mes sources ce sont les dernières de l’ordre ( http://www.architectes.org/outils-et-documents/publications-de-l-ordre/l-architecte-dans-le-contexte-europeen ), ce n’est quand même pas de ma faute si cela n’a pas été mis à jour.
J’ai changé le taux, vous avez raison, mettons un critère à 5%. Je suis trop petit bras. Vous êtes LE courage.
Les déclarations de principe ne suffisent plus, il faut exiger que ce soit à l’AMF, dans les CG, les CR, les ministères.
Quid du lobby des architectes et de la communication?
Ce qui se lit en filigrane de vos réponses, ce sont deux éléments: le manque de transparence sur l’Ordre (13,5 M€ soit 20000 architectes seulement?) et la mauvaise communication sur des initiatives (pertinentes au demeurant) ainsi que l’absence de politique nationale de l’Ordre.
Cette réponse, plus que la première, apporte des éléments intéressants de fond mais en montre toutes les limites. Jamais nous n’ont n’en avons entendu parler.
Je parle en tant que citoyen. J’ai le droit, non? Je fais constat partagé par beaucoup et des propositions qui méritent d’être débattu mais pas comme vous avez commencé, c’est à dire sur le ton de l’invective et du mépris. Le jour où l’Ordre se demandera pourquoi il est si décrié et que les syndicats n’ont qu’un nombre ridicule de syndiqués, on avancera peut être.
PS: Mon texte est sur les bureaux des différents CROA, sur le celui de l’Ordre, au cabinet de Lamy et Duflot, au CRIDF, il a été lu en moins de 24h plus de 2000 fois et a le mérite d’ouvrir le débat avec vous et d’autres. S’il faut payer pour parler (ce que vous me demandez de faire), quelle belle démocratie.
PS2: Je suis quasi sûr qu’on s’est déjà engueulé en vrai à un congrès de l’UNSFA (genre à Nantes ou Strasbourg).
« Je parle en tant que citoyen. J’ai le droit, non? »
Sans doute, mais pas pour dire à ceux qui font l’effort de cotiser ce qu’il doivent faire avec LEURS cotisations (ordinales ou syndicales), car il ne faudrait pas oublier qu’il ne s’agit pas d’argent public, et encore moins du tiens, mais bien de l’argent de la profession.
Qu’elle serait ta réaction si je venais te donner des leçons sur ta manière de gérer ton argent … personnel ?
Et non, ce n’est pas avec moi que tu t’es déjà engueulé, ni à Nantes, ni Strasbourg.
Le MLF? Ce mouvement existe encore?
A part ça, Monsieur, auriez-vous une bonne adresse pour un syndicat de salariés d’agence d’architecture? Vous seriez bien aimable, parce que ça fait un moment que je cherche à qui donner ma cotiz’.
Quand à toi, cher auteur de ce blog, ça va pas de raconter de telles inepties à propos du calendrier de Madame Knoechel?! Pour rétablir la vérité (et toute la vérité), sache que l’ordre n’a fait que relayer l’info:
http://www.architectes.org/actualites/union-des-architectes-d-alsace-2
Le calendrier a été financé par les « sponsors » (des fabricants de matériaux, j’imagine) de l’Union des architectes d’Alsace, rattaché à l’Unsfa. Il s’agit d’un petit budget et d’un petit tirage (environ 1000 exemplaires pour 3200 €).
Des bises, les loulous!
– « l’Ordre n’a pas été crée pour défendre les architectes mais seulement les consommateurs » Faux, elle n’a aucune valeur juridique. Elle se contente de renvoyer aux assurances, en gros, faire de l’amiable. L’Ordre a un rôle a jouée, car elle fixe dés le départ une déontologie à faire respecter. Vous êtes comme beaucoup ( aux postes clés), vous refuser de voir la misère des jeunes diplômés et de beaucoup d’architectes. Selon vous tout va bien…
Signe de l’époque que les acteurs consciencieux de l’espace soient écrasés par les lobbys vulgaires de l’espace à consommer. Des boites a sardines a crédit, c’est horrible non? Nous architectes savons bien qu’il y a un savoir qui est un bien commun en jeu dans nos pratiques. Il nous manque un service public de l’architecture.
« La reconnaissance de l’architecture comme faisant parti de l’exception culturelle française »
…Le pire c’est que depuis 1977 l’Architecture est déjà reconnue d’utilité publique.
Et qui le sait ?
A part quelques blogs sur la « belle architecture » du moment, combien d’architectes s’expriment sur la toile ? Je vous laisse chercher, il y en a trop peu. Un blogueur n’est pas un journaliste, passons lui les erreurs et les généralités, les commentaires sont là pour les corriger et amener le débat.
Nous, architectes, sommes en train de disparaitre lentement. Seuls quelques courageux se débattent dans les organisations et dans la plus grande indifférence (parfois le mépris du à l’ignorance). Très seuls (au moins à l’ordre il y à les apéros), quelques désespérés écrivent dans l’immensité du web. Je nous souhaite des centaines de blogs et une plus grande visibilité, peu importe les dissensions, avançons !
Et merci à l’abeille de nous aiguillonner ( attention, quand l’abeille perd son dard, elle n’y survit pas…), et d’avoir mis mon blog en lumière.
Oui c’est vrai. Il n’y a que des blogs de belle archi. « Ceci tuera cela » comme disait Hugo (pas Boss)… on a une profusion d’images…de projets inconstructibles…
Bonjour,
En effet, je pense qu’il n’y a plus rien à attendre de l’ordre des architectes. La réforme doit venir des milliers d’architectes engagés au quotidien produisant des projets de qualités….(plus de trente ans sans grande révolution – 1977-)
Quand nous regardons par exemple en rhone alpes, territoire aussi important que la suisse. Environ 3000 architectes et représenté par une personne qui, de part sa production, ne répond pas aux enjeux contemporains que l’architecte devrait faire valoir.
Pour info, voici la production du président de l’ordre rhone alpe.à vous d’en pensez ce que vous voulez : http://www.j3v-architectures.com/logement.php
cordialement
« En effet, je pense qu’il n’y a plus rien à attendre de l’ordre des architectes. »
Voilà une grande découverte ! Combien de fois faudra-t-il répéter que l’Ordre n’est pas une institution qui a pour mission de défendre les architectes, mais tout simplement de les contrôler ? C’est écrit dans la Loi sur l’architecture !
« Environ 3000 architectes et représenté par une personne »
Le CROA Rhone Alpes qui est composé de 24 conseillers, pas plus que son président ne représente les architectes, car même si les conseillers sont élus, leurs missions sont strictement encadrées par la Loi et ils ne peuvent pas s’en écarter : tenue du tableau, déontologie, et aide aux actions de promotion de la culture architecturale. Un point c’est tout.
Quant à la critique de sa production architecturale, le moindre des courages aurait été de mettre aussi la votre, pour pouvoir comparer …
Ma confraternité s’arrête donc où commence votre lâcheté !
Lui, il m’a sortie une fois… « les architectes DE » c’est pas des pousses souris ». Pourtant lors d’un entretien d’embauche qu’il a fait un copain, la première question »Tu maitrises quoi comme logiciel…? » La question peut se poser – Combien vont voter? pour quelles programmes?
« En effet, je pense qu’il n’y a plus rien à attendre de l’ordre des architectes. »
« Voilà une grande découverte ! Combien de fois faudra-t-il répéter que l’Ordre n’est pas une institution qui a pour mission de défendre les architectes, mais tout simplement de les contrôler ? C’est écrit dans la Loi sur l’architecture ! »
Oui l’ordre est là aussi pour nous contrôler, comme vous le dites.¨…
Personnellement, d’après l’expérience que j’en ai eue il y a quelques temps… lors d’une réunion de conciliation au CROAIDF (ma première et dernière…) au cours de laquelle était présent :
– Mon client
– Un conseiller du CROA Île de France
– Moi-même
Le conseiller du CROA a clairement pris parti contre moi pendant la réunion de conciliation alors que mon client est totalement fautif sur le litige nous opposant… Ce n’est pas seulement moi qui le dis mais surtout le service juridique de la MAF
Alors vous dites que l’ordre est là pour nous contrôler !!
Comme le confrère ci-dessus, non seulement je dis qu’il n’y a rien à attendre de l’ordre des architectes mais pire !! Je dis que l’ordre (ou certain conseiller…) incompétent prends parti en faveur de la maîtrise d’ouvrage et par conséquent injustement contre son propre confrère !!
Je ne connais pas la ou les raisons de ces prises de positions de l’ordre en faveur de la maîtrise d’ouvrage et par conséquent contre l’architecte… serait-ce dû à ce que j’appellerais du « zèle ordinal » ?? Pour justifier ce « pseudo contrôle » des architectes… ou serait-ce simplement de l’incompétence de certains conseillers?? Je pense qu’il pourrait s’agir des deux à la fois…
Quoi qu’il en soit, j’avais hésité à me rendre à cette réunion de conciliation… J’y suis allé pour la première fois, j’ai vu et n’y retournerai plus jamais. La clause « L’une ou l’autre partie pourra saisir pour conciliation l’ordre régional des architectes… » est d’ores et déjà supprimée de tous mes contrats.
Ne pas démissionner SVP !, car derrière les ordres nationaux se profilent Bruxelles qui ne rêve que d’une chose : supprimer les ordres et la régulation .
Oui, l’ordre veille au qualificatif du mot architecte en tant que personne ou société le portant, c’est le dernier rempart. Après, oui, je peux me concevoir comme artiste d’un côté et entrepreneur de l’autre . Ce qui nie la définition de notre savoirs et métiers d’architectes: œuvrer dans un contexte matériel, législatif, social,… pour créer espaces, lumière et émotion.
Ne pas jeter le bébé, l’eau du bain et la piscine.
On doit redéfinir et construire l’utilité de l’ordre, moduler les cotisations et faire payer les 200 plus grosses agences à concurrence de 75 % du montant total de la cotisation perçue, refondre le rapport entre les régions et Paris, être mordant et persuasif sur tous les rapports avec l’état, les commissions des lois. Aujourd’hui le CNOA s’étale par manque de conviction et ne défend rien voire même attaque les architectes ( Ahh, vous êtes mal formés !, pas assez gros…) C’est une insulte à notre exercice et n’est pas la solution à la crise.
Il faut imposer des barèmes minimaux ( oui c’est légal et possible…)
Le nihilisme du post ne règle rien et si une chose manque en France, ce sont bien les propositions et les bonnes volontés.
Frederic Schoeller – architecte –
En effet, l’ordre ne défend pas les archis en libéral, mais les agences de 4 ou 5 employés mini qui se positionnent souvent sur les marchés publics. Je suis en concurrence avec un…maître d’oeuvre qui fait signer par un archi au delà de 170 m2. Il construit un bâtiment de bureau de 300 m2, tous les locaux du collège local privé sans problème, bien que j’ai dénoncé les archis qui signent avec lui. Cela fait 5 années que je signale une dizaines de ces projets et rien n’est fait, je n’ai aucune réponse de l’ordre.A quoi sert donc 6 années d’études?
L’ordre ne sert donc à rien, et je représente tous les archis en libéral, qui vont tout simplement disparâitre.
L’architecture c’est ce qui change de la ‘banalité’ …. Le ‘geste architectural’ doit être remis à l’honneur …. Bref des conneries dans ce genre qui illustrent bien la triste conscience de notre Ministère de la Culture par la voix de sa première Dame . On n’est pas au fond du trou noir, la future première de Paris nous repense l’Avenue Foch en stand de tirs ! Timber !!!
Bref :
Lors de l’enterrement d’un jeune architecte foudroyé fourvoyé nommé Kagan, le Kiké demandait aux présents comment ils pouvaient encore concevoir dans cette société vide de sens, vide de toute humanisme, vide d’avenir collectif et comment on faisait pour se regarder en face chaque matin quand le soleil se lève etc…?
C’est archicool de régurgiter le peu de vocabulaire formel acquit dans des études sans fond à grands renforts de perspectives lèche-culs sur des programmes torchés par des BETes serviles ; c’est archicool de se sentir dégager de toute responsabilité sociale par l’adéquation des formes réduites aux normes pour aveugles cul de jatte, aux directives champignons etc.
Ben quoi, t’as encore un problème, mais notre métier n’est-il pas de prestataire de service ?
T’as trop lu mon jeunot, tu te crois encore en après guerre ou du temps des villes nouvelles !
L’architecte en homme de synthèse, le héros qui conjugue la forme et le fond, le demi-dieu qui prévoit les lendemains qui chantent . On se réveille ! l’architecte désormais appartient au monde des circuits informatiques, de réseaux comme on dit, t’as qu’à regarder derrière ton écran, c’est super beau et rationnel !
Alors ça pleure, ça gesticule pour payer son loyer, ses assurances, sa redevance logicielle et calmer sa marmaille qui se défonce à voir ses vieux tourner vinaigre et qui lui refusent l’iphone 5.
Ca te plaît pas d’être façadier en quinconce petite baies verticales balconnets porte à faux, pourquoi ? t’as du mal à trouver les proportions divines ? Ca te plaît pas de remplir mille rapports de chantier et autant de fiches de travaux complémentaires sans les honos qui vont avec ? T’avais pas lu les petites lignes de ton contrat, tout en bas que si jamais la banque, le voisin, ta femme se barrent t’auras plus un rond ?
Qu’est-ce que tu veux ? Un statut d’intermittent du spectacle ?
Quoi, t’es pas inscrit au PC, à la loge pouet-pouet, au syndicaca ? T’es pas à la mick, l’Académie, enseignant vacataire ou postiche, archidde, fracsé, caué, fonctionnarisé ?
T’es mal barré si t’es pas solidaire ! Tu te crois où, à fertiliser le désert ?
ARTISTE sinon laisses tomber, et à compte d’hauteur ! Si ça ressemble au dernier salon de FIAC t’as tes chances, mais t’occupes ni des plans ni du budget, co-traite des blancs. De toute façon t’y connais rien, eux non plus d’ailleurs, comme me disait mon économiste préféré, ce que ça coûte c’est juste ce qu’ils peuvent entendre le jour ou t’en causes, le lendemain…. Zénitude !
Fallait faire avocat, médecin, dentiste, politique, bref des fonctions primordiales que même le mec qu’à pas un rond il raque, mais pas taxi-boy à faire la retape dans les banlieues !
Les architectes ils me font bien rigoler, ils se croient au casing, bien alignés devant leurs bécanes à bitcoins, sont sûrs qu’ils vont tirer le jackpot en se marrant de la gueule des mecs ces con-frères qui ressortent en string ! Mais c’est la jungle bordel. Ton pote d’école te marchera dessus pour 2 logements et un panneau d’expo à l’Arsenic, ton client te maudira pour les délais, te fera procès pour une micro-fissure et essaie donc de l’appeler pour solder tes honos il a déjà changé le nom de sa putain de SCI des artistes de mes deux .
Un dernier conseil ; où tu as vraiment quelque chose à dire, à écrire, à dessiner, à projeter alors tu le fais tout seul , comme un grand et quand c’est bien mûr, t’édites, t’exposes et en conclusion de ce temps perdu pour les autres, tu mesures le grand écart.
Sinon, arrêtes de râler, soit beau joueur et reprends ta recherche en formations continuelles, restes branché, à l’écoute des dernières Lois, Codes, Normes etc soit enfin PROFESSIONNEL.
Et puis surtout arrêtes de vouloir sauver la beauté du monde, l’espèce humaine et tous les éco-systèmes divers, mets pas un nombre grandissant d’ingénieunieux au chômage, soit clément et si il te faut une cause prends la tienne en considération, mais que la tienne.
Quand tu seras enfin reconnu par tes vrais pairs ; tes clients, tu ressortiras Eupalinos ou un philosophe à orties, ça fait toujours son effet sur tes enfin confrères. On te filera plein de musées et de stades, des burlingues et tout ce que tu veux, mais avant faut se faire un nom mon petit !
Les architectes ça vend de l’humanité mais ça n’a aucune pitié, alors si tu veux monter sur le ring, oublies pas ton protège-dents et cognes dur, dur jusqu’au KO.
Sinon l’aquarelle c’est bien aussi !!!
Le constat est partagé !
http://martinlucasblog.blogspot.fr/2014/08/des-galets-dans-les-rouages.html
Bonjour,
Félicitations pour cet article qui montre bien le désarroi d’une profession « presque » tout entière.
Moi qui suis dans une agence d’architecture et de conseil en urbanisme, petite structure de 5 personnes, je remarque que plusieurs appels d’offres nous ont échappés ces derniers temps. Malgré notre position première en note méthodologique – nous faisons un énorme effort d’intelligence de cohérence et de clarté du discours – nous ne sommes pas retenus car « trop petite structure », « l’équipe retenue est 40% moins chère » et cela malgré les efforts déjà concédés sur nos prix. En effet, certaines grosses agences répondent à perte à des missions d’AMO, archi en chef de ZAC, pour se constituer par la suite d’éventuelles opérations opportunes. Voilà où on en est, ou on fait pareil et on change notre mentalité de travail, ou on ferme dans l’année.
Le commentaire du sous signé dayot m’INSPIRE.
Quelle désolation. Au moins relisez vous, pour au moins être simplement compréhensible. Ce blog est lisible par le public, et il est donc nécessaire de rester crédible.
Je suis Architecte à la retraite Française et Architecte du Brabant Wallon en Belgique pour compléter ma retraite. C’est la même désolation en Belgique et les revenus moyens sont en chute libre.
Posez vous une question, comment vous imposer face à vos clients y compris l’administration ? Actuellement s’il n’existait pas d’obligation de recours aux architectes, vous n’auriez pas de travail.
Pour vous imposer, il faut maitriser le foncier et refuser d’intervenir en simple prestataire de service, surtout si vous n’acceptez pas que le montant de vos honoraires soit le simple reflet de l’offre et la demande. Pour maitriser le foncier, vous pouvez détenir ou l’abusus ou le fructus y compris temporaire par contrat avec les propriétaires réels trop contents de valoriser leur biens, alors qu’ils n’ont pas qualité professionnelle pour le faire. Pourquoi laissez vous ces taches aux entrepreneurs, promoteurs, agents immobiliers, syndics qui n’ont même pas votre diplôme d’architecte. Il est vrais que cela vous demandera un complément nécessaire de formation, que tous les architectes détenaient depuis des millénaires, en droit, fiscalité, économie. Il existe même des missions de maitrise d’ouvrage déléguées, pour la programmation, prévues par la loi. Court-circuitez ces concurrents non qualifiés et qui conditionnent vos honoraires à l’obtention d’autorisations administratives qu’ils n’ont même pas qualité à obtenir. De plus vous connaissez votre environnement et êtes sans conteste aux yeux du public les plus qualifiés pour juger de sa qualité (architecturale, esthétique, urbanistique, environnementale, technique).
Alors pourquoi vous plaindre, plutôt que de vous battre, chez vous avec les armes que vous a octroyé votre diplôme. Occupez le terrain.
L’ordre vous est indispensable pour crédibiliser devant les lois votre intervention professionnelle. Rien ne sert de vous battre contre les lois, a moins de vous orienter vers la politique…………
Les conseils d’un vieux cons, qui a bien vécu de son métier pendant 40 ans